« Un projet ambitieux marque le vingtième anniversaire de la disparition de Pierre Wissmer (…) La parenté avec les symphonies d'Arthur Honegger est évidente. Cependant, chez Wissmer , les rouleaux puissants (…) et les grimaces ( Burlesco de la 5è Symphonie ) ne cèdent pas la place, dans les dernières mesures, à un sursaut d'espoir. Le doute, la menace, restent en suspens. Cet univers tourmenté est souvent proche de celui de Landowski, mais en plus austère. Deux exceptions notables : la 7è (1984, dédiée à la mémoire de Honegger) s'achève sur de facétieux Scherzi , tandis qu'un bel accord murmuré par les cordes seules met fin aux sarcasmes du finale de la 9è (1989)… »
François LAURENT
( Diapason )
« Une édition courageuse… Pierre Wissmer , un compositeur à découvrir …
Courageuse initiative du label Intégral (…) Le chant demeure l'essence même de la musique de Wissmer . Dans les années 1960, il utilise des orchestrations plantureuses et dynamiques, tandis que, dans les années 1980, l'écriture devient plus dramatique et austère, entre tonalité élargie et dodécaphonisme à la Berg. Avis aux chefs d'orchestre qui sauraient profiter de ce legs pour faire vivre une musique de grande qualité »
Stéphane FRIEDERICH
( Classica )
« Mètres irréguliers, thèmes n'hésitant pas à énoncer le total chromatique… Cette évolution se confirme dans la Cinquième Symphonie (1969), dont Georges Tzipine donna la première audition et qui n'est pas sans évoquer l'âpreté et la puissance des ultimes symphonies de Paul Le Flem. Elle aussi commande de la Radiodiffusion française, la Sixième (1977) est la plus développée (un peu plus d'une demi-heure) : trois de ses cinq mouvements portent des sous-titres suffisamment vagues ( Nocturne , Méditation, Dédicace ) pour demeurer dans le domaine de la musique pure, en l'occurrence dans le sillage postmahlérien d'un Hartmann. Dédiée à la mémoire d'Arthur Honegger, la Septième (1984) présente une structure nullement classique, s'ouvrant sur un sombre Lamento auquel répond un Notturno , avant d'énigmatiques Scherzi conclusifs, et elle est celle qui se rapproche le plus d'une musique à programme, le deuxième des quatre mouvements, au demeurant fondé sur une série de douze sons, étant intitulé Il Cavaliere (…) La Neuvième (1989) parachève une tendance pointilliste et économe, quasi webernienne, entrecoupée de silences.
Ce coffret est réalisé avec un soin tout particulier (…) On gagne à prêter une oreille curieuse et attentive à un tel corpus, que bien peu nombreux de compositeurs français, volontiers rétifs à la forme de la symphonie, ont mené à bien - Gouvy au XIXè siècle, Tansman et Lemeland au XXè , Rivier et Tournemire s'étant pour leur part arrêtés à huit »
Simon CORLEY - ( ConcertoNet )